Captain K - La Malédiction du Trône Ecarlate

Vieux meneur de jdr et joueur de pathfinder avec Ekmule sur L'Eveil des Seigneurs des Runes, je me lance dans la campagne du Trône Ecarlate (dont on m’a dit tant de bien).
Nous jouons en DD3.5 avec quelques variantes des Arcanes Exhumés.
Le groupe

• Toen (moine, humain) sort d'un monastère dans lequel on lui apprit à contrôler son corps et à maîtriser ses émotions. Il fit vœu de pauvreté et se dévoua à aider les enfants défavorisés de Korvosa, apportant toute son aide aux orphelinats de la ville.

• Lucia (roublarde, humaine) a pris la place de sa mère comme prostituée de luxe dans une maison close de La Falaise, après le décès brutal de celle-ci. Elle sait écouter et faire parler les gens ; et si un doute subsiste, elle saura l'écarter à coup sûr grâce à ses cartes du Tourment.

• Sagger Rawne (nécromancien, humain), fils du magistrat Balthazar Rawne, a étudié à l'Académie, avant d'en être expulsé pour une sombre histoire qui a entaché l'honneur de sa famille. Son affection pour les livres lui a offert une vaste connaissance de l'histoire et de la politique de la ville. Il aspire avant tout à redorer le blason familial.

• Lysiane (guerrière, humaine) a vécu une enfance extrêmement difficile qui l'a conduite à une xénophobie affirmée. Elle remplit quelques petits boulots physiques lui permettant de subsister dans les Tuiles de la Vieille Korvosa. Sa silhouette est principalement marquée par l'imposante épée à deux mains de grande taille qui ne la quitte pas.

• Sunathae (prêtresse d'Irori, humaine) est parvenue à échapper à la misère de son enfance en trouvant très tôt sa foi pour Irori. Elle prit son destin en main et créa un lien intime avec le dieu en épousant ses valeurs dès  son plus jeune âge : recherche de connaissances, force intérieure, altruisme et respect des lois.

• Haja Murata (ninja, halfelin) est issu de la lointaine Tian, où il grandit parmi un clan mystérieux devant faire face à une antique malédiction. Il quitta son foyer afin de chercher une solution à ce mal et finit par mettre pied à Korvosa.

Destins hantés

• Les PJ vaquent à leurs occupations en cette fin d'après-midi d'été. Chacun trouve la curieuse carte du Tourment portant le message de rendez-vous et se rend sans faute chez Zellara, où ils font tous connaissance avant de rencontrer la varisienne.
  Forts de ces nouvelles informations sur leur ennemi commun, les PJ commencent par faire un long briefing au cours duquel apparaît des avis divergents sur la façon de traiter Lamm : la majorité voudrait le voir mort mais Toen et Sunathae aimeraient le confronter à la justice.
  Zellara propose de leur apporter quelques éléments sur leur destin en tirant les cartes.
  Finalement, les PJ optent pour une reconnaissance sur place dès cette nuit ; ils atteignent donc la pêcherie peu avant minuit.
  Sagger et Toen mènent le groupe dans une prudente surveillance des lieux ; avec l’aide de la délicieuse Lucia, dont les talents de discrétion impressionnent tout le monde (elle repère même la présence du chien en l’entendant derrière une porte, puis se retire sans que ce dernier n’ait eu le temps de la détecter). Apercevant la lumière d’une lanterne passant d’une fenêtre à l’autre, ils préparent une diversion pour faire sortir les occupants. Sagger use de magie pour créer un tintamarre insolite près des fenêtres. Quelques minutes plus tard, en effet, Glousse et un Yargin mal réveillé tenant son chien en laisse émergent dans la rue. Les PJ ont trouvé de bonnes cachettes mais … Bloo repère assez vite l’odeur de Sunathae. La jeune prêtresse sort alors de sa cachette et se fait capturer par les malfrats qui l’emmènent vers la pêcherie. Lucia a profité de la diversion pour entrer dans le bâtiment à l’insu de tous et disparaître dans l’ombre d’un recoin. Au dernier moment, Sagger émerge lui aussi de sa cachette et interpelle les bandits. Il doute de leurs intentions avec cette jeune femme, leur fait remarquer qu’une prêtresse est une personne importante et leur rappelle les lois de Korvosa… tant et si bien que même le demi-orque est intimidé par le discours de l’humain. Ils libèrent donc Sunathae et rentrent dans la pêcherie.
  Une demi-heure passe, Yargin, Glousse et Bloo finissent par se recoucher et Lucia ose enfin respirer un peu, derrière son armoire. A demi pas, elle ouvre la porte donnant sur le quai de déchargement et sort… mais là, Bloo, l’a repérée et donne l’alerte. Ses nouveaux compagnons la rejoignent, le combat commence au cours duquel s’illustrent :
     Lysiane par sa subtile entrée, fracassant la porte principale de son immense épée et son duel avec Glousse.
     Toen, immobilisant un Yargin à la dangereuse baguette en lutte… et Lucia, dont l’éventail ouvre aisément la gorge de ses adversaires … surtout celle de Yargin, maintenu par un Toen pas fier d’avoir vu l’arme passer à quelques centimètres de lui…
     Sagger se rend utile en menaçant, en tenaille, les adversaires de la roublarde, lui permettant de frapper plus facilement leurs points vitaux et Sunathae vole au secours de Lysiane, guérissant ses blessures dans une apposition des mains au halo bleuté.
     Quelqu’un parle aux enfants, en bas, et leur commande de monter botter les fesses à ces intrus ; pourtant, ils ne se font pas prier lorsque Toen et Lucia les invitent à prendre la tangente au plus vite.
  Les PJs explorent la pêcherie et finissent par repérer la barque et le ponton dissimulé. Toen s’y engage dans une acrobatie foirée qui lui vaut un beau plongeon dans l’eau de la Jeggare. L’aileron qui monte à la surface aurait pu marquer la fin du jeune moine, sans l’intervention de Sagger, qui attire le requin en lui jetant un plein tonneau d’entrailles de poissons.
  Mais Gaedren est alerté depuis bien longtemps de l’irruption des intrus et c’est une pluie de carreaux d’arbalète qui accueille le retour du moine sur le ponton. Le combat s’annonce mal pour les PJ qui sont éparpillés dans la pêcherie. Toen parvient au contact de Gaedren et l’immobilise en lutte (fichu moine ! Il va me faire le coup à chaque fois…) tandis que Sagger alerte leurs compagnons.
  Gaedren est vite capturé mais Gobentrailles s’avère être redoutablement efficace en apposant la marque de sa mâchoire sur la jambe de Toen (l’envoyant dans les vappes), sur celle de Gaedren (ben oui…), sur la hanche de Lysiane (l’envoyant elle aussi dans les vappes) et sur le bras de Lucia, l’entraînant à sa suite dans les eaux de la Jeggare… et manquant de noyer Sunathae après qu’elle ait plongé en armure de peau pour tenter d’aider la roublarde. C’est finalement Sagger qui sort le groupe de cette mauvaise passe en imitant Gaedren dans un message magique qu’il envoie à l’alligator, accompagné d’un tir d’arbalète. Gobentrailles lâche prise et bat en retraite.
  Mais que faire de Gaedren, qu’ils ont attaché aux menottes au dessus de l’eau.
  Toen parvient à convaincre Sagger de le garder en vie. Lorsque Lysiane reprend conscience et menace de s’approcher du malfrat avec son épée géante, il leur faut toute leur attention et leur diplomatie pour l’en empêcher… mais du coup, personne n’a vu Lucia se faufiler… et c’est un Gaedren proprement égorgé qu’ils retrouvent attaché aux menottes.
  Les PJ fouillent les lieux mais voilà maintenant une bonne dizaine de minutes qu’ils entendent les cloches d’alarme de la ville ; et à présent, les rues semblent bien animées. Ils décident de remonter le coffre de Gaedren et de le cacher dans une charrette sur le quai de déchargement (…) pour aller voir ce qui se passe.
  Au milieu des émeutes et d’une foule en colère, un héraut grimpe sur une pile de caisses : « Le roi est mort ! Longue vie à la reine ! ».
  

• Au petit matin, le contact varisien revient... mais Pais a disparu : ils semble que Trinia soit parvenue à lui échapper et que Pais et ses Cousins se soient lancé à sa poursuite et soient tombés dans une embuscade. Les personnages se rendent dans la cachette des varisiens et y examinent le cadavres de deux des Cousins poursuivants, récupérés tôt ce matin dans les rues bordant l'Académie. Les corps présentent des blessures mortelles et Sagger demande à rester seul dans la pièce car il va faire appel à une vieille magie pour rappeler les derniers souvenirs des défunts. Il apprend que l'homme, avant d'être transpercé par une épée enflammée, était en interaction avec les Chevaliers Infernaux et un prêtre d'Asmodéus, et que Trinia était présente, maintenue par l'un des Chevaliers.
  La discussion qui suit, entre les personnages et les varisiens, dans cette vieille cabane de pêcheur, prend vite l'allure d'un plan de sauvetage (sauf qu'il n'y a pas vraiment de plan...). Tous s'accordent à penser que Pais et Trinia ont été capturés et emmenés au Temple d'Asmodéus pour alimenter le trafic d'esclaves (ou pire). Les varisiens connaissent une entrée souterraine au temple ; ils s'engagent à y guider nos héros contre le sauvetage de Pais.
  C'est ainsi que notre groupe descend encore une fois dans les égouts de Korvosa... L'entrée du temple se trouve sur l'intersection d'un conduit d'évacuation principal avec plusieurs conduits secondaires. Un quai souterrain y a été construit et une grande barque noire y est amarrée. Les personnages assistent au chargement de ce qui pourrait bien être des corps sur la barque d'un grand homme vêtu d'une blouse blanche, sous la surveillance de deux prêtres et de plusieurs diablotins. Puis, tirée par une grotesque créature humanoïde géante, la barque s'ébranle et s'éloignent dans les égouts. Les prêtres et les diablotins disparaissent ; les personnages restent un instant attentifs avant de leur emboîter le pas. Ils n'ont guère de mal à retrouver l'entrée dissimulée par le mur illusoire mais leur tentative de bluff à l'encontre du garde Chevalier Infernal tourne à l'affrontement. C'est un adversaire coriace, mais qui ne fait pas le poids face à notre groupe de héros ; et ce dernier pénètre donc dans les sous-sols du Temple d'Asmodéus.

• Les combats se succèdent et ne se ressemblent pas :
  Les geôliers humains appelant en renfort des diablotins et une escouade d'armures animées par une magie diabolique ne font guère le poids mais donnent l'alerte et le combat se poursuit contre Rajeek (brandissant l'épée géante de Lysiane), deux duergars, trois prêtres d'Asmodéus et d'autres armures animées. Le combat est plus difficile mais les héros ne se rendent compte qu'après coup qu'ils épuisent dangereusement leurs ressources.
  Ils retrouvent Païs Nadramid, malade, dans une geôle et s'aperçoivent que Trinia fut aussi maintenue captive ici.
  Poursuivant, ils atteignent le second sous-sol et, manquant de subtilité (peut-être un peu trop confiants dans leurs capacités), affrontent d'autres armures animées et les deux jumelles roublardes halfelines qui leur infligent de sérieuses blessures avant d'être battues.
  L'écho de chants de messe, semblant provenir de plus bas encore, parviennent aux oreilles des personnages. Ils atteignent une pièce aux nombreuses statues... se révélant être des pièges mortelles gardant l'accès à la suite du temple.
  C'est à bout de force que les personnages atteignent finalement l'ultime salle du temple : la Cathédrale de l'Erinye. Un évêque (celui qui a fait signer son contrat à Haja), réalise une cérémonie sacrificielle pour l'érinye, dont l'apogée sera la mort ritualisée de Trinia, vierge allongée sur l'autel. Un vaste portail magique donne sur une grotte richement meublée, d'où l'érinye assiste à la messe, confortablement installée. Une partie du groupe fait une avancée courageuse à découvert, sommant l'évêque de leur rendre Trinia, au nom de la Garde et de la Reine. L'affrontement s'engage entre les deux Chevaliers Infernaux et les Diables Légionnaires que l'érinye envoie à travers le portail, tandis que l'évêque poursuit la cérémonie.
  Mais les héros manquent de ressources et leur moral vacille.

Une chute dans l'obscurité

• Sagger est le premier à tomber sous les coups des Diables Légionnaires. Après un temps d'agonie, le dernier souffle de vie s'échappe de ses lèvres tandis qu'une silhouette éthérée, bossue et portant un large chapeau, apparaît au-dessus de son corps. Il semble prendre un Sagger fantomatique dans ses bras et se signe d'une révérence avant de disparaître avec l'âme du mage.
  L'un de Chevaliers Infernaux abat Lucia, qui tombe au bas des escaliers menant à l'autel. Son jeu de Tourment s'ouvre et s'étale en un éventail presque parfait à côté d'elle, tandis que son sang se répand et inonde les cartes.
  Au milieu des représentations tournoyantes de ses cartes, Lucia aperçoit sa mère lui tendre une main accueillante … mais une autre silhouette s'interpose soudainement : celle d'une varisienne, aux vêtements amples, portant un bandeau dans les cheveux... l'âme de Lucia ne peut rien faire lorsque Zellara la projette, elle et ses cartes, dans un abîme noir, sans fond...
  Lysiane ne tarde guère à la rejoindre et, tandis qu'elle sent la force abandonner son corps, la voix de son épée intelligente résonne une dernière fois dans sa tête : il est temps qu'elle se mette en quête d'un autre porteur car la jeune guerrière était trop faible et indigne d'elle, finalement.
  Sunathae, restée en arrière, prend ses jambes à son cou et rebrousse chemin, dans le noir le plus complet. Elle franchit la salle des pièges qui ne se sont heureusement pas réactivés mais sent soudainement la terrible morsure d'une dague dans son dos. Il ne lui en faut guère plus pour sombrer dans l'inconscience et la voix de la halfeline survivante, la maudissant et l'insultant, sera le dernier son qu'elle entendra de son vivant... Puisse Irori lui pardonner d'avoir fui le combat et d'avoir abandonné ses compagnons... une angoisse et une solitude terrible accompagne la mort de la jeune prêtresse...
  Toen tombe à son tour sous les coups des Diables Légionnaires. Son masque brisé roulant au sol lui rappelle les cerceaux des enfants de l'orphelinat jouant dans la cour. Il se souvient de leurs rires ... mais aussi du regard sombre des Petits Lamms refusant de se mêler aux autres, refusant de jouer, et aux paroles si agressives... Il se souvient qu'il fut le seul à réussir à communiquer avec eux, lui leur sauveur, lui qui représentait la seule lumière à leurs yeux... à présent, cette lumière s'éteint, les laissant seuls dans l'obscurité...
  Haja obtient un répit lorsque l'érinye comprend que l'évêque et le semi-homme sont liés par un contrat et qu'elle ordonne aux diables de les laisser régler leurs comptes ensembles. Mais le halfelin est très affaibli et après un combat acharné, l'évêque lui assène le coup de grâce. Son âme, comme violemment tirée par une entrave titanesque, est alors arrachée de son corps et aspirée vers Phlegethos, la Quatrième Strate des Enfers, où elle retrouve celles des autres guerriers de son clan, destinées à servir pour l'éternité l'archidiablesse Fierna...

Mais tout n'est peut-être pas perdu car d'autres âmes semblent s'éveiller aux quatre coins de Korvosa et converger vers un destin commun...

Ouch ! 
T'avais prévu ça ?!
TPK comme ils disent outre-atlantique, c'est un peu raide, non ?
Ce sont les mêmes joueurs qui vont reprendre ? Je suis très curieux de voir comment cela va évoluer ! Et qu'est-il arrivé à Trinia ? Elle est censé réapparaitre plus tard dans la campagne il me semble...
En tout cas, c'est palpitant

Ben non, c'était pas prévu...  ... Le combat s'est vraiment pas joué à grand chose et les joueurs ont très bien accepté la mort de leur perso car elle était une conséquence directe de leurs erreurs, qui les ont conduits très affaiblis dans cette bataille finale.
Il semblerait que tous les joueurs soient partant pour poursuivre l'aventure (aventure que nous continuerons à vous faire partager) avec de nouveaux rôles, forts de cette expérience douloureuse.
Pour Trinia ... et bien elle est morte et j'adapterai la suite ; ou alors elle a survécu d'une façon ou d'une autre et elle réapparaîtra (j'écris ça pour que mes joueurs qui lisent ces lignes ne voient pas leur plaisir gâché par des révélations ).
En fait, je suis prêt à adapter un peu tout et n'importe quoi car je trouve vraiment intéressant de laisser les joueurs pouvoir modifier l'histoire du scénario : par exemple l'accroche de Grau a été complètement ignorée par les joueurs et ce dernier n'existe donc pas dans ma campagne... Le temple d'Asmodéus a été développé (et a constitué finalement un évènement décisif de l'histoire) uniquement suite aux conséquences des choix des PJs ; idem pour le procès de Vérik, les Varisiens de la Sczarni, la version dark de Zellara, les gangs des cache-poussières et des nobles félines, la reconversion de Rajeek suite à l'incendie de l'Anguille (qui n'existe plus du coup)...
Merci et à très bientôt...

L'important en effet c'est que les joueurs le vivent bien.
Et si tu es confiant pour la suite, alors tout va pour le mieux. Tu comptes intégrer des liens entre anciens et nouveaux persos ? (du type : mon frère a disparu, la nièce de mon cousin voulait se rendre au temple d'Asmodéus et on ne l'a jamais revue depuis, ...)
Intéressant, le temple d'Asmodéus, au passage, j'avoue avoir du mal à le cerner. C'est un dieu LM, donc on peut en attendre des choses pas tip-top, mais en même temps il a une légitimité en ville, bref c'est assez délicat.

... (aventure que nous continuerons à vous faire partager) ...
Captain K

Ah mais on espère bien 

Tu comptes intégrer des liens entre anciens et nouveaux persos ? (du type : mon frère a disparu, la nièce de mon cousin voulait se rendre au temple d'Asmodéus et on ne l'a jamais revue depuis, ...)
K.

Ah ça, ce serait bien mon style...   ... je vais peut-être même aller plus loin mais vous en saurez plus dans les prochains comptes-rendus.
Le tirage des prochains persos est prévu pour dimanche.

Ah mais on espère bien  
Grand Strateger

Bien reçu.  

Bon, je commence à retrouver un peu de temps pour taper les comptes-rendus.
En attendant, je vous présente le nouveau groupe d'aventuriers de Korvosa (nous utilisons les règles DD4) :
Breana, une rôdeuse naine, travaillant comme archère à la Garde de Korvosa, soeur de Thorsik,
Thorsik, un guerrier nain, forgeron de Korvosa dépossédé de ses biens et qui entend bien les récupérer, frère de Breana,
Kilikan, un demi-orque paladin de Korvosa, suivant les préceptes d'Erastil, et dont le maillet fendrait un mur en deux d'un seul coup !
Azalea, une shoanti (humaine à la peau sombre, typée indienne d'amérique) shaman, en communion avec un esprit ancestral issu des premiers colons ayant fondé Korvosa,
Nim les Quatre Saisons, un barde gnome, jovial et léger comme les notes de musique qui s'échappent de sa harpe. Il est le conteur des aventures des Gardiens de l'Aube Ecarlate, comme il nomma le groupe.
Galindann, eladrin voleur, noble et arrogant, prince de sang venant de cet autre plan qu'est la Féérie, et dont il sait le destin lié à celui de Korvosa.
A bientôt pour le récit de leurs aventures...

ah !
je suis très curieux de voir comment ça démarre et le lien avec le premier groupe (si lien il y a)

• D'origines aussi diverses que variées, nos héros en devenir avaient tous entendu en leur cœur l'appel de Korvosa. Leur rencontre semblait prédestinée et l'intervention de Dame Lucia ne fit qu'accélérer ce qui devait arriver.
  Bréana et Thorsik avaient tous deux grandi à l'Orphelinat de la Pente. Leur différence avec les humains leur valut bien des déboires durant leur enfance mais Thorsik n'était pas nain à se laisser marcher sur les pieds et les morveux de l'orphelinat apprirent bien vite à leurs dépends que les muscles des nains adolescents se développaient plus rapidement que les leurs ! Bréana était quant à elle plus pacifique. Elle souffrait plus que son frère de son manque de racines et chercha à renouer avec sa race en étudiant l'histoire des nains et en visitant leurs monuments korvosiens.
  Devenu adulte, Thorsik devint apprenti forgeron et Bréana en vint à considérer Korvosa comme sa patrie. Elle se découvrit un don pour les arcs en rejoignant la garde de la ville.
  Mais le roi Eodred mourut et la ville plongea dans le chaos et l'anarchie. Bréana se donnait corps et âme à restaurer l'ordre mais chaque jour qui passait rongeait son enthousiasme. Thorsik avait hérité de la forge de son maître mais il en fut dépossédé en ces temps de troubles par un noble qui savait manier les leviers administratifs et politiques et il fut contraint de demander asile à sa sœur.
  Kilikan est un demi-orque tout en muscle ! Il vit avec sa mère et sa sœur adoptive à Camps des Voleurs, l'un des quartiers pauvres de la ville. Il ne parle pas beaucoup de ses origines mais je l'ai déjà vu la gorge nouée et la larme à l'œil lors de ces moments nostalgiques où votre passé vous rattrape. Bref, quoiqu'il se soit passé, il a décidé d'enfermer son corps dans une armure de métal et son esprit dans un code de conduite des plus stricts : il est Paladin de Korvosa, comme il le dit lui même. Il vénère Erastil mais sa mission est avant tout de protéger la ville qui l'a vu grandir... et de cogner quand il le faut. Et ça, par le sang de Gozreh !, il sait fichtrement bien le faire !
  Azaléa a la peau marron et porte des vêtements sauvages : elle est une shoanti du Clan du Crâne. Lors de sa cérémonie initiatique pour devenir shaman, d'après ce que j'ai compris, elle est entrée en communion avec un aigle fantomatique qui serait l'esprit des premiers colons korvosiens. C'est à travers le malaise de ce dernier qu'elle a ressenti les troubles de la ville suite à la mort du roi. Elle est alors venue en ville pour tenter d'apporter son aide à l'esprit ; et donc à la ville.
  Galindann est un prince éladrin de Féérie. Il a été sacrément dépaysé en arrivant dans notre monde : il trouvait tout moche et nous parlait comme à des animaux... mais bon, après qu'il se soit habitué, ça a été mieux... Je sais seulement qu'il est là parce que le destin de Korvosa aura des conséquences, d'une façon ou d'une autre, sur son monde, et qu'il n'est pas disposé à laisser les choses se faire toutes seules.
  Voilà, il ne reste plus que votre fidèle serviteur : Nim les Quatre Saisons. Je suis un gnome né d'une femme extraordinaire et musicienne prestigieuse et d'un père tout aussi fantastique. Il venait de Féérie, lui aussi, mais un beau jour, tandis qu'il s'était endormi sous un vieux saule, auprès des ravissantes... … oh, je pourrais vous parler des heures de mes origines, de mes tendres années à l'université Théumanexus, des quatre cents coups qu'on a fait, Tim et moi, de mes premiers spectacles, à l'Amphithéâtre de Kendall, de ma fiancée, qui ignore encore à quel point elle m'aime, de … … mais bon on est pas trop là pour ça, n'est-ce pas ? Alors passons à la suite car sinon, je ne suis pas prêt de le finir, ce livre...
  Chapitre 1 : Les Gardiens de l'Aube Ecarlate sauvent Korvosa de la Guerre.
  En ce juredi 23 arodus, nous reçûmes tous la visite d'une personne des plus charmantes … et surprenantes. Une belle courtisane chéliaxienne, vêtue d'une robe à arceaux noire et pourpre et d'un chapeau à voilette, se présenta à chacun d'entre nous en prétendant chercher des âmes valeureuses pour sauver Korvosa (une sacrée coquine, je vous le dit, moi !). Elle connaissait beaucoup de choses sur nous et nous donna rendez-vous le soir même à l'Académie de maître Orisini, l'un de ses amis.
  C'est là, dans cette académie d'escrime, que les Gardiens de l'Aube Ecarlate se réunirent ! Le maître d'armes et la belle chéliaxienne : Dame Lucia, nous attendaient. Azaléa tenta de nous expliquer la situation mais Galindann n'arrêtait pas de se plaindre et de se lamenter sur ses piètres compagnons : il traitait les nains d'animaux de bât, la shoanti de sauvage, le demi-orque d'animal... je crois que Thorsik lui aurait bien mis son marteau dans la face ! Azaléa parvint tout de même à nous dire que le petit-fils du shaman, Gakhan, avait trouvé la mort dans les ruelles de la ville, assassiné par des korvosiens. Son mentor, Mille-Os, tentait de calmer les autres shoantis mais son fils, le père de Gakhan, voulait se venger de Korvosa et aller trouver les autres clans, qui n'attendaient qu'un tel prétexte pour entrer en guerre contre la ville et reprendre leurs terres. Mille-Os avait demandé à Azaléa de lui ramener le corps de Gakhan, afin qu'ils puissent libérer l'esprit tourmenté du jeune guerrier et calmer celui de son fils. Les Gardiens de l'Aube Ecarlate avaient pris l'affaire en mains ! Vencarlo Orisini remit à Dame Lucia un objet des plus extraordinaires : un jeu de Tourment magique ! Et dame Lucia me le tendit sans hésiter, à moi, votre humble serviteur, car elle jugea que j'étais le plus apte à le protéger. Il s'agissait du Jeu qui abritait son essence vitale, car l'image que nous voyions d'elle n'était qu'une manifestation de son esprit : elle était un fantôme ! En devenant le porteur du Jeu, je créai un lien permanent entre nos deux esprits uniques !
  Enquête sur la mort du shoanti
  Azaléa nous décrivit la vision que les shoantis avaient eu : Gakhan avait trouvé la mort contre une sorte de stèle commémorative, dans une ruelle aux pavés anciens. J'identifiai sans peine le quartier de Grande Rive. Acculé par des hommes vêtus de sombre, le shoanti avait finalement été tué par un carreau provenant de l'arbalète à tête de lion d'une personne richement vêtue. Thorsik nous parla d'Amprei, un noble qui profitait de la situation de crise pour déposséder les honnêtes artisans de Korvosa. On soupçonnait le noble de s'adonner à certains vices, dont celui de participer à des chasses à l'homme dans les rues de la ville. Nous prîmes congé de Maître Orisini et de Dame Lucia et quittâmes l'académie. Les rues de la Vieille Korvosa s'étaient remplies de toutes sortes de canailles depuis que le soleil s'était couché et nous repoussâmes les offres de prostituées et de vendeurs de substances douteuses ; nous évitâmes les coupes-gorges et nous détournâmes des bagarres. Bréana avait du mal à taire son esprit de garde et elle ne put s'empêcher d'intervenir en entendant les appels à l'aide d'un noble coincé par des malfrats dans une ruelle couverte.
  Kilikan, Thorsik et elle volèrent au secours de messire Amin Jalento et défirent les malfrats en quelques passes d'armes. Mais le fracas du combat sembla avoir réveillé une sinistre créature qui vivait sous l'arche de ce passage. Jaillissant de l'obscurité, la chauve-souris d'ombre harcela le groupe en plusieurs survols éclairs avant d'être projetée au sol par Thorsik, monté sur une caisse, puis achevée.
  Prince Galindann discuta avec Messire Jalento qui remercia le groupe pour son aide et lui recommanda un établissement où loger : la Preste Licorne, un gîte de qualité des Hauteurs.
  Les Gardiens de l'Aube Ecarlate se dispersèrent dans les rues de Korvosa, en se donnant rendez-vous aux premières lueurs du jour sur la Place du Jeggare.

• Ventdi 24 Arodus.
  Arrivé en avance sur les lieux du rendez-vous, je décidai de visiter un peu les rues bourgeoises de Grande Rive. J'identifiai rapidement Quatrième Rue comme le lieu où l'agression de Gakhan avait eu lieu ; mais je décidai d'aller chercher mes compagnons avant d'approfondir l'enquête. Tous étaient au lieu et à l'heure du rendez-vous.
  Thorsik examina la stèle dans ses moindres détails et remarqua un impact contenant du sang séché et pouvant provenir d'un carreau d'arbalète. Kilikan découvrit qu'une grande quantité de sang avait coulé sur les pavés au pied du monument commémoratif des premiers colons chéliaxiens. Bréana et Azaléa repérèrent des traces de charrette à bras semblant plus lourde en partant de la stèle qu'en y arrivant. Les sens affutés de Galindann lui permirent de repérer et de prélever un échantillon de tabac à pipe sur une charrette abandonnée non loin. Le prince et moi frappâmes ensuite chez Dame Natharim, dont la maison se trouvait en face du monument commémoratif. Charmée par ma proposition d'écrire un ouvrage sur sa famille, elle nous révéla à mi-voix que des personnes haut placées leur avaient demandé de ne rien voir et de ne rien entendre de ce qui pourrait se passer dans les rues du quartier après minuit ; après tout, il s'agissait seulement d'épurer un peu les rues de la présence de ces barbares shoantis.
  Azaléa nous informa que le temps jouait contre nous ; nous décidâmes donc de nous séparer pour être plus efficaces.
  Pendant que le reste du groupe remontait les traces de charrette, Galindann et moi, partîmes enquêter sur le tabac trouvé. Comme nous savions que Raguel, le gérant de la Preste Licorne, était amateur de bon tabac, nous n'eûmes aucun mal à obtenir l'adresse du meilleur spécialiste de Korvosa, dont la boutique se trouvait dans les Hauteurs, à proximité de l'Académie. Après avoir fumé plusieurs échantillons, et avec l'aide précieuse du vendeur, nous identifiâmes le tabac trouvé comme l'un des meilleurs importés du Chéliax. Peu avaient les moyens de s'offrir un tel luxe et, à nouveau, le nom de Darvayne Gios Amprei, ambassadeur du Chéliax, nous fut cité. Excités comme Dame Lucia la première fois qu'elle m'a vu, nous nous hâtâmes de nous rendre au lieu de rendez-vous, à l'Amphithéâtre de Kendall (là même où j'avais rencontré Dame Lucia, d'ailleurs). Les autres avaient suivi les traces de charrette jusqu'à un accès aux égouts mais ils n'avaient pas osé y descendre seuls.
  Nous étions un peu émoustillés par les tabacs goûtés dans les Hauteurs … et Prince Galindann était difficile à suivre car il lui arrivait de disparaître subitement, pour réapparaître une dizaine de mètres plus loin, effrayant les passants et titubant contre les étals. Moi, je crois que je n'ai jamais autant rit de ma vie ! Quand nous arrivâmes enfin à l'Amphithéâtre, nos compagnons semblaient nous attendre depuis longtemps. Galindann se jeta avec entrain sur le dos de Thorsik, lui plantant ses talons dans les flancs comme s'il s'agissait d'une monture en criant des « En route, manants ! Huuue ! »
  Des Diablotins et un Hippogriffe
  Bon sang, vous auriez du voir la tête du nain ! Rouge pivoine, il désarçonna le prince et attrapa son marteau avec une rapidité inouïe. Je ne sais pas comment Galindann eut encore les réflexes d'esquiver la frappe mais le pavé de l'Amphithéâtre porte encore la marque du puissant coup de Thorsik. Galindann prit ses jambes à son coup, poursuivit par un Thorsik fou furieux. Le reste du groupe leur emboîta le pas, encore hébété par la tournure prise par les évènements. Arrivé sur la place du marché de Kendall, sous le regard figé des statues des Enfants de Puris (ma parole de gnome que je les ai vu sourire !), Prince Galindann se téléporta en équilibre sur le toit d'un étal, hors de portée du guerrier nain qui était prêt à démolir le stand si c'était la seule solution pour le faire descendre ! Mais la dispute dégénérait trop aux yeux de Bréana et elle ne pouvait pas les laisser semer le chaos sur la place du marché ainsi (elle fait partie de la garde de Korvosa, quand même). Ne souhaitant pas blesser le prince, elle rangea son arc et attrapa un fer à cheval sur un présentoir, qu'elle projeta en direction de l'éladrin. Elle visait juste … mais le projectile s'arrêta net, quelques mètres avant d'atteindre sa cible. Un cri de douleur retentit tandis qu'un diablotin apparut dans les airs, se frottant douloureusement la tête en vociférant. J'étais mort de rire ; mais lui, le regard mauvais fixé sur Bréana, encore incrédule, vomit une série d'ordres en la désignant. Une dizaine de ses congénères prirent leur envol des toits environnant la place pour se jeter sur l'archère. Thorsik accouru pour la protéger de son marteau et Galindann décrocha sa cape et sauta sur celui qui semblait être le chef, parvenant à l'emprisonner dans l'étoffe. Les diablotins disparaissaient et réapparaissaient soudainement, prêts à frapper de leur dard caudal ; les flèches de Bréana fusaient, le marteau le Thorsik brisait des os et Galindann tentait de maîtriser le diablotin qui se débattait … … comme un diable ! … … dans sa cape. La population de la place de Kendall courrait dans tous les sens, cherchant à comprendre ce qu'il se passait. Un hippogriffe de la Compagnie du Sable apparut dans le ciel et entreprit une ronde circulaire au-dessus. Galindann relâcha son prisonnier en lui montrant l'hippogriffe et en déclarant qu'il s'agissait de sa garde particulière qui venait à sa rescousse ! Je ne sais pas si le diablotin le comprit mais il lui cracha dessus et lui adressa un large bras d'honneur avant de vociférer des ordres tout en désignant la créature volante. Les diablotins disparurent et les Gardiens de l'Aube Ecarlate reprirent leur souffle …. un court instant car les diablotins étaient réapparus sur le marin de la Compagnie du Sable, qu'ils malmenèrent de part et d'autre. Il tranchèrent les sangles du harnais et le cavalier s'effondra sur les toits de Korvosa, tandis que l'hippogriffe devenu fou atterrit avec fracas sur la place de Kendall, propageant un vent d'effroi et de panique parmi la population. Mais heureusement pour Korvosa, les Gardiens de l'Aube Ecarlate étaient là. Tous les six fîmes front commun pour contenir la bête et repousser les diablotins qui étaient revenus à l'assaut. Kilikan émergea rapidement du groupe et, seul devant l'hippogriffe, il invoqua la puissance d'Erastil dont l'énergie investit son maillet. Un rictus sauvage barra son visage tandis qu'il frappa et frappa encore le monstre, lui fracassant le crâne au pied des statues des Enfants de Puris. Curieusement, les diablotins disparurent pour ne plus se montrer... Et c'est dans les hourras d'une foule en délire que je montais sur une pile de caisses pour vanter les exploits des jeunes héros. Au son de ma harpe, je nommais un à un les Gardiens de l'Aubre Ecarlate et j'acceptais, avec Galindann, de signer quelques autographes aux citadins. Bréana était montée sur les toits pour retrouver le cavalier mais ce dernier était mort. Aidé par ses amis, elle remit le cadavre à une patrouille de la garde et promit de venir faire son rapport plus tard dans la journée. Pour l'instant, il convenait de retrouver Thorsik qui était parti précipitamment de la place aussitôt le danger écarté. Il était probablement rentré chez sa sœur et nous prîmes tous la direction de Rive Est, où Bréana habitait.

haha, très bon ! 
je ne sais pas à quel point le récit est altéré par l'humeur du barde, mais c'est très fun à lire en tout cas !